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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 16:15

Petit florilège de chansons pas oubliées :

 

 


  La vie d'artiste ...

 
Pauvre Rutebeuf, Beaudelaire, Appolinaire, Aragon, Verlaine et l'Etang chimérique

  Le temps du tango, Paris-canaille, le piano du pauvre, les poètes ...

 

 


  la mémoire et la mer ...

 


 

Il y aura cent ans en 2014 ...

 


 

Si tu t'en vas ....

 


  Et comme tout commence par ... et revient à ... PANAME 

 

 

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 11:54

 

 

... d'une chanteuse des années 70 qui connut un grand succès avec sa participation remarquée au concours Eurovision de la chanson en 1975 et passage à l'Olympia, je veux parler de Nicole RIEU qu'on avait découvert, Yvette et moi, sur un de ces scopitones, sorte de jukebox alliant l'image au son, qu'on trouvait encore à la Réunion dans les arrières boutiques ou restaurants. Une voix remarquable, légère, cristalline, sur de beaux textes, qui nous plut énormément. Une fois que nous eûmes la télé (noir et blanc) nous la vîmes souvent et j'achetai une cassette de ses chansons pour nous les passer en boucle ("En courant" - "Ma maison au bord de l'eau" - "je m'envole" - etc.). Nous aimions aussi la simplicité de sa personne.  Sans être vraiment belle avec ses yeux clairs, un peu gros, sa bouche un peu grande mais toujours fendue d'un beau sourire, coiffure afro (c'était la mode), habillé sobrement, elle avait beaucoup de charme. Romantique. 

 

 

foto75fra.jpg  NicoleRieu_2.jpg

 

Le temps a passé. On n'entend plus Nicole RIEU, ni ne la voit à la télé, ni n'en entend parler dans les journaux.  Déjà, au pic de ses succès, elle était discrète, elle l'est donc restée sans pour autant renoncer à écrire de nouvelles chansons, plus engagées, et à les chanter lors de spectacles assez intimistes.

J'ai eu du mal à trouver quelque chose sur elle. 

Agée aujourd'hui de 62 ans (née Rieu de Pey, patronyme qui serait d'origine huguenote, à Chaumont le 16 Mai 1949), il semblerait qu'elle ait élu domicile depuis pas mal de temps en Ariège, aurait été la compagne du chanteur et guitariste Serge SALA, de même âge qu'elle, qui fut longtemps son collaborateur artistique, peut-être père de son fils, Julien RIEU de PEY, guitariste, qui l'accompagne parfois dans ses spectacles. Sa dernière représentation, au théâtre Essaïons à Paris (petite salle de cent places) pour y présenter son dernier album "femmes", remonte à 2010. 

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  R-150-3179326-1319309870.jpeg                                                                                                                                            

 

Et c'est à peu près tout. 


Son passé artistique est certes mieux connu mais ... à redécouvrir.

Très jeune, dans les années soixante, elle débuta  dans un groupe d'adolescents, "les Spits". En 1969 elle fit la rencontre de Lucien MORISSE qui était directeur d'Europe 1 et des Disques AZ lors d'une audition et celui-ci fût emballé par sa voix et ses textes, lui proposant aussitôt un contrat, dissuadant ses parents de lui laisser poursuivre ses études. C'est ainsi qu'elle enregistra son premier 45 tours avec ses propres compositions : "si les oiseaux pouvaient parler", "le soleil", "que dirais-tu ?" et chanta à l'Olympia en première partie de vedettes comme Daniel GUICHARD,  Joe DASSIN, Serge LAMA, Enrico MACIAS, ADAMO.

Trois ans plus tard, elle fut repérée par les Disques Barclay avec qui elle signa un nouveau contrat et connut alors un grand succès avec sa chanson "Je suis" qui passa et repassa sur les ondes radiophoniques.  En 1974 elle sortit son premier album solo intitulé  "Naissance"

En 1975 elle accumula les succès, en particulier : "Ma maison au bord de l'eau", "En courant", "je m'envole", "l'immigrant" ... Elle fut choisie cette même année pour représenter la France au concours EUROVISION qui se déroulait en Suède avec sa chanson "Et bonjour à toi l'artiste" où elle se classa 4ème.

Cette chanson et les précitées la feront connaître jusqu'au au Québec où elle devint très populaire et où elle fit plusieurs tournées.  En 1978 elle enregistra "Sahel vivant"

Rieu-Nicole-Sahel-Vivant-Concerto-Pour-Le-Reve-45--copie-1.jpg

et participa à la comédie musicale "le rêve de Mai" avec des chanteurs comme Didier MAROUANI, Jean-Michel CARADEC, Nicolas PEYRACElle gagna le Grand Prix de la chanson hexagonale en 1979 au Midem de Cannes avec sa chanson "la goutte d'eau" et participa à de nombreuses émissions télévisées, chantant en duo avec de grands artistes comme Aznavour, Demis Roussos, Michel Fugain. 

Mais en 1981 elle prit un temps d'arrêt pour élever son fils, loin de Paris.

Par la suite elle continua de graver des albums de façon sporadique et à faire des tournées aux quatre coins de la francophonie tout en prenant de plus en plus de recul avec la grande scène. Aujourd'hui elle participe à des ateliers et stages de chansons un peu partout en France ainsi qu'à des séances de psycho-phonologie.

201004281778 w350

Voici, pour conclure, un commentaire sur son dernier spectacle au théâtre "Essaïons" en 2010 :

"Que de beauté, d'émotions, de force et de vérités exprimés par la voix de Nicole Rieu. Sa musique, magnifiquement co-interprétée par Julien Rieu de Pey, irrigue ce qu'elle chante avec déjà tant de vie et de relief. Ses chansons, invitations à voyager autour de la terre et au fond de nous-même, résonnent durablement en nous. Déterminée à transmettre la joie et l'espérance, elle n'hésite pas à partager ses blessures et ses souffrances sans jamais céder à l'amertume ni à la mélancolie. Plus qu'un tour de chant, une leçon de vie. Merci à ceux qui permettent à ces artistes exceptionnels de se produire et de nous enchanter par leur générosité et leur profondeur dans un cadre chaleureux et intimiste."

La petite musicographie ci dessous rappellera de beaux souvenirs aux plus anciens et fera découvrir aux plus jeunes, je l'espère, la voix merveilleuse et le message de cette grande artiste. 

 

 
"Je suis" (1973)  

 

Je suis ruisseau, fleuve rivière, je suis le vent, la pluie.
Je suis l'ombre, la lumière, je suis la vie.
Je suis l'ouragan sur la dune, je suis une symphonie.
Je suis un noyau de prune, je suis...

C'est peut-être l'automne, c'est peut-être l'hiver.
C'est peut-être l'été, il fait si chaud.

Je suis l'onde sur la grève, je suis feuille au gré du vent.
Je suis l'ombre des ténèbres, je suis le temps.
Je suis l'esprit, l'étincelle, je suis l'espace infini.
Je suis la petite abeille, je suis la pluie.

C'est peut-être l'automne, c'est peut-être l'hiver.
C'est peut-être l'été, il fait si chaud.

Je suis l'unique, le glorieux, je suis la fleur sous l'érable.
Je suis le silence impalpable, je suis... Dieu.

C'est peut-être l'automne, c'est peut-être l'hiver.
C'est peut-être l'été, il fait si chaud, si chaud !

 

 

 

 

"Et bonjour à toi l'artiste" (1975)

Et bonjour à toi, l'artiste
De n'importe où,
Qui fais les jours gais ou tristes,
Toi qui changes tout.
Tu nous offres la musique
Comme un cadeau,
Toi, le magicien des temps nouveaux,
Et bonjour à toi le peintre
De la lumière
Qui connais toutes les teintes
De l'univers.
Tu vas faire de l'an deux mille
Un millénaire,
Le plus beau de l'histoire de la terre.

{Refrain:}
Il est temps d'acheter des couleurs.
Il est temps de te mettre au labeur.
Il est temps, toi le compositeur,
De te donner de tout ton cœur.
Il est temps, et si tu commençais ?
Maintenant, demain tout serait prêt.
Il est temps. Tu fais ce qui te plaît.
Prends tout ton temps,
Mais ne le prends pas trop, s'il te plaît.

Et bonjour à toi, l'artiste,
Le grand auteur,
Le brillant illusionniste,
Le célèbre acteur.
Tu vas nous changer le monde,
Tu vas chanter
Pour nous faire oublier le passé.

{Refrain}

 

 

 "Marie"

"Terre d'Ariège"

 

"Nomade"
"Pêcheur d'éponges"
"le tilleul"
"la goutte d'eau"
"avant-dernier voyage"
"Reste à trouver ..."
Des collines, un ruisseau
Herbes sèches, coquelicots
Le silence après les avalanches
Un chat blanc qui s’endort sur des planches
Y a des creux à mon cœur
Et des vagues au bonheur
Ce besoin de poser mes valises
Juste avant que fondent les banquises

On a tout dit, tout pensé, tout écrit
Apprivoisé le soleil
On a tout pris, tout usé, tout sali
Reste à trouver…

Une abeille qui se pose
Un petit prince et sa rose
Des nuits bleues à chercher à comprendre
Et des braises à garder sous les cendres
Et ma main qui se tend
Toi, au loin, je t’attends
Et ce chant, quand l’horizon s’embrase
Folle idée d’une vie en partage

On a tout dit, tout pensé, tout écrit
Presque à s'en croire immortels
On a tout pris, tout vendu, tout sali
Reste à trouver…

On a tout pris, tout vendu, tout sali
Même au Pays des Merveilles
On a tout dit, tout pensé, tout écrit
Reste à trouver
L’essentiel
 
"Y'a plus d'espoir !...

... heureusement reste l'Espérance"

 

 

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 11:54

 

 

... d'une chanteuse des années 70 qui connut un grand succès avec sa participation remarquée au concours Eurovision de la chanson en 1975 et passage à l'Olympia, je veux parler de Nicole RIEU qu'on avait découvert, Yvette et moi, sur un de ces scopitones, sorte de jukebox alliant l'image au son, qu'on trouvait encore à la Réunion dans les arrières boutiques ou restaurants. Une voix remarquable, légère, cristalline, sur de beaux textes, qui nous plut énormément. Une fois que nous eûmes la télé (noir et blanc) nous la vîmes souvent et j'achetai une cassette de ses chansons pour nous les passer en boucle ("En courant" - "Ma maison au bord de l'eau" - "je m'envole" - etc.). Nous aimions aussi la simplicité de sa personne.  Sans être vraiment belle avec ses yeux clairs, un peu gros, sa bouche un peu grande mais toujours fendue d'un beau sourire, coiffure afro (c'était la mode), habillé sobrement, elle avait beaucoup de charme. Romantique. 

 

 

foto75fra.jpg  NicoleRieu_2.jpg

 

Le temps a passé. On n'entend plus Nicole RIEU, ni ne la voit à la télé, ni n'en entend parler dans les journaux.  Déjà, au pic de ses succès, elle était discrète, elle l'est donc restée sans pour autant renoncer à écrire de nouvelles chansons, plus engagées, et à les chanter lors de spectacles assez intimistes.

J'ai eu du mal à trouver quelque chose sur elle. 

Agée aujourd'hui de 62 ans (née Rieu de Pey, patronyme qui serait d'origine huguenote, à Chaumont le 16 Mai 1949), il semblerait qu'elle ait élu domicile depuis pas mal de temps en Ariège, aurait été la compagne du chanteur et guitariste Serge SALA, de même âge qu'elle, qui fut longtemps son collaborateur artistique et qui serait peut être le père de son fils, Julien RIEU de PEY, guitariste, qui l'accompagne parfois dans ses spectacles. Sa dernière représentation, au théâtre Essaïons à Paris (petite salle de cent places) pour y présenter son dernier album "femmes", remonte à 2010. 

047325.jpg


  R-150-3179326-1319309870.jpeg                                                                                                                                            

 

Et c'est à peu près tout. 


Son passé artistique est certes mieux connu mais ... à redécouvrir.

Très jeune, dans les années soixante, elle débuta  dans un groupe d'adolescents, "les Spits". En 1969 elle fit la rencontre de Lucien MORISSE qui était directeur d'Europe 1 et des Disques AZ lors d'une audition et celui-ci fût emballé par sa voix et ses textes, lui proposant aussitôt un contrat, dissuadant ses parents de lui laisser poursuivre ses études. C'est ainsi qu'elle enregistra son premier 45 tours avec ses propres compositions : "si les oiseaux pouvaient parler", "le soleil", "que dirais-tu ?" et chanta à l'Olympia en première partie de vedettes comme Daniel GUICHARD,  Joe DASSIN, Serge LAMA, Enrico MACIAS, ADAMO.

Trois ans plus tard, elle fut repérée par les Disques Barclay avec qui elle signa un nouveau contrat et connut alors un grand succès avec sa chanson "Je suis" qui passa et repassa sur les ondes radiophoniques.  En 1974 elle sortit son premier album solo intitulé  "Naissance"

En 1975 elle accumula les succès, en particulier : "Ma maison au bord de l'eau", "En courant", "je m'envole", "l'immigrant" ... Elle fut choisie cette même année pour représenter la France au concours EUROVISION qui se déroulait en Suède avec sa chanson "Et bonjour à toi l'artiste" où elle se classa 4ème.

Cette chanson et les précitées la feront connaître jusqu'au au Québec où elle devint très populaire et où elle fit plusieurs tournées.  En 1978 elle enregistra "Sahel vivant"

Rieu-Nicole-Sahel-Vivant-Concerto-Pour-Le-Reve-45--copie-1.jpg

et participa à la comédie musicale "le rêve de Mai" avec des chanteurs comme Didier MAROUANI, Jean-Michel CARADEC, Nicolas PEYRACElle gagna le Grand Prix de la chanson hexagonale en 1979 au Midem de Cannes avec sa chanson "la goutte d'eau" et participa à de nombreuses émissions télévisées, chantant en duo avec de grands artistes comme Aznavour, Demis Roussos, Michel Fugain. 

Mais en 1981 elle prit un temps d'arrêt pour élever son fils, loin de Paris.

Par la suite elle continua de graver des albums de façon sporadique et à faire des tournées aux quatre coins de la francophonie tout en prenant de plus en plus de recul avec la grande scène. Aujourd'hui elle participe à des ateliers et stages de chansons un peu partout en France ainsi qu'à des séances de psycho-phonologie.

201004281778 w350

Voici, pour conclure, un commentaire sur son dernier spectacle au théâtre "Essaïons" en 2010 :

"Que de beauté, d'émotions, de force et de vérités exprimés par la voix de Nicole Rieu. Sa musique, magnifiquement co-interprétée par Julien Rieu de Pey, irrigue ce qu'elle chante avec déjà tant de vie et de relief. Ses chansons, invitations à voyager autour de la terre et au fond de nous-même, résonnent durablement en nous. Déterminée à transmettre la joie et l'espérance, elle n'hésite pas à partager ses blessures et ses souffrances sans jamais céder à l'amertume ni à la mélancolie. Plus qu'un tour de chant, une leçon de vie. Merci à ceux qui permettent à ces artistes exceptionnels de se produire et de nous enchanter par leur générosité et leur profondeur dans un cadre chaleureux et intimiste."

La petite musicographie ci dessous rappellera de beaux souvenirs aux plus anciens et fera découvrir aux plus jeunes, je l'espère, la voix merveilleuse et le message de cette grande artiste. 

 

 
"Je suis" (1973)  

 

Je suis ruisseau, fleuve rivière, je suis le vent, la pluie.
Je suis l'ombre, la lumière, je suis la vie.
Je suis l'ouragan sur la dune, je suis une symphonie.
Je suis un noyau de prune, je suis...

C'est peut-être l'automne, c'est peut-être l'hiver.
C'est peut-être l'été, il fait si chaud.

Je suis l'onde sur la grève, je suis feuille au gré du vent.
Je suis l'ombre des ténèbres, je suis le temps.
Je suis l'esprit, l'étincelle, je suis l'espace infini.
Je suis la petite abeille, je suis la pluie.

C'est peut-être l'automne, c'est peut-être l'hiver.
C'est peut-être l'été, il fait si chaud.

Je suis l'unique, le glorieux, je suis la fleur sous l'érable.
Je suis le silence impalpable, je suis... Dieu.

C'est peut-être l'automne, c'est peut-être l'hiver.
C'est peut-être l'été, il fait si chaud, si chaud !

 

 

 

 

"Et bonjour à toi l'artiste" (1975)

Et bonjour à toi, l'artiste
De n'importe où,
Qui fais les jours gais ou tristes,
Toi qui changes tout.
Tu nous offres la musique
Comme un cadeau,
Toi, le magicien des temps nouveaux,
Et bonjour à toi le peintre
De la lumière
Qui connais toutes les teintes
De l'univers.
Tu vas faire de l'an deux mille
Un millénaire,
Le plus beau de l'histoire de la terre.

{Refrain:}
Il est temps d'acheter des couleurs.
Il est temps de te mettre au labeur.
Il est temps, toi le compositeur,
De te donner de tout ton cœur.
Il est temps, et si tu commençais ?
Maintenant, demain tout serait prêt.
Il est temps. Tu fais ce qui te plaît.
Prends tout ton temps,
Mais ne le prends pas trop, s'il te plaît.

Et bonjour à toi, l'artiste,
Le grand auteur,
Le brillant illusionniste,
Le célèbre acteur.
Tu vas nous changer le monde,
Tu vas chanter
Pour nous faire oublier le passé.

{Refrain}

 

 

 "Marie"

"Terre d'Ariège"

 

"Bonnes gens des villages" Noël chanté avec la Chorale de la cathédrale de Chartres

"Nomade"
"Pêcheur d'éponges"
"le tilleul"
"la goutte d'eau"
"avant-dernier voyage"
"Reste à trouver ..."
Des collines, un ruisseau
Herbes sèches, coquelicots
Le silence après les avalanches
Un chat blanc qui s’endort sur des planches
Y a des creux à mon cœur
Et des vagues au bonheur
Ce besoin de poser mes valises
Juste avant que fondent les banquises

On a tout dit, tout pensé, tout écrit
Apprivoisé le soleil
On a tout pris, tout usé, tout sali
Reste à trouver…

Une abeille qui se pose
Un petit prince et sa rose
Des nuits bleues à chercher à comprendre
Et des braises à garder sous les cendres
Et ma main qui se tend
Toi, au loin, je t’attends
Et ce chant, quand l’horizon s’embrase
Folle idée d’une vie en partage

On a tout dit, tout pensé, tout écrit
Presque à s'en croire immortels
On a tout pris, tout vendu, tout sali
Reste à trouver…

On a tout pris, tout vendu, tout sali
Même au Pays des Merveilles
On a tout dit, tout pensé, tout écrit
Reste à trouver
L’essentiel
 
"Y'a plus d'espoir !...

... heureusement reste l'Espérance"

 

 

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 10:55

 

 

Dave, alias Wouter Otto Levenbach, 1978


800px-Kerguelen_-_Phoebetria_palpebrata-copie-1.jpg

Cette lettre que je t'envoie,
Dieu seul sait quand tu la recevras,
Au fin fond de l'hémisphère,
Où les saisons tournent à l'envers.
Quelle idée, ma douce Hélène,
De t'exiler aux iles des Kerguelen.                                                                                                                          albatros fuligineux

 

 

 

Hélène, si je t'écris,
Aux Kerguelen, c'est parce qu'ici,
Sans le savoir, tu as laissé quelqu'un qui t'aime,
Hélène.
Hélène j'ai froid au cœur,
De mon côté de l'équateur,
Aux antipodes, as-tu trouvé quelqu'un qui t'aime,
Hélène.

 

 

638px-Indian_Ocean_laea_relief_location_map.jpg

 

 

 

Moi et la géographie
On est devenus bons amis,
Et je passe des heures entières,
Tout seul devant le planisphère.
Mais de ton île, je ne sais rien,
Sinon qu'elle est dans l'océan indien.

 

 

 

 

 


 

 

Taaf139A.jpgHélène, si mon appel,
Arrive jusqu'à ton archipel,
Par le premier courrier, donne-moi des nouvelles,
Hélène, je t'aime.
Hélène, ça rime à quoi,
De vivre au sud pour avoir froid,
Et de passer l'été comme en hiver,
Hélène, je t'aime.


 

Maggi.jpg

Hélène, si je t'écris,
Aux Kerguelen, c'est parce qu'ici,
Sans le savoir, tu as laissé quelqu'un qui t'aime,
Hélène.
Hélène, si mon appel,
Arrive jusqu'à ton archipel,
Par le premier courrier,
Donne-moi des nouvelles,
Hélène, je t'aime.

 

kerguelenmaxi.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                  l' "Arche des Keguelen"

 

 

Hélène, si je t'écris,
Aux Kerguelen, c'est parce qu'ici,
Sans le savoir,
Tu as laissé quelqu'un qui t'aime, Hélène.

 

marion001.jpg                      

 

 

 

Navire ravitailleur des TAAF, le "Marion Dufresnes" basé à l'île de la Réunion

 

 

 

 

 

 

 

 

kerg_carte.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'archipel fut découvert le dimanche 12 février 1772 par le navigateur français Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec et 4 ans après par James Cook en 1776.

Kerguelen-Tremarec-copie-1.jpg

Le marin britannique John Nunn fit naufrage sur l'archipel en août 1825. Nunn et ses trois équipiers restèrent bloqués sur l'île jusqu'à leur sauvetage en février 1827.

En 1893, l'aviso français Eure prend officiellement possession des îles Kerguelen au nom de la France. La même année, le gouvernement concède aux frères Henry et René-Émile Bossière l'exploitation de Kerguelen pour cinquante ans.

En 19081909 (à bord du J.-B.-Charcot) puis en 19131914 (avec la Curieuse), Raymond Rallier du Baty et son frère Henri explorent les rivages, les baies et les terres de l'archipel.

Le géologue Edgar Aubert de la Rüe assisté par son épouse Andrée entreprend l'étude géologique et géographique de l'archipel lors de quatre campagnes (19281929, 1931, 19491950, 1952).

La station permanente de Port-aux-Français créée en 1950 a permis une étude détaillée de l'environnement géophysique, géologique et des biologies animales marines, terrestres et végétales.

400px-Kerguelen_-_Manchots-copie-1.jpg

 

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 14:03

Alexandrie   fondée en -331 par Alexandre le Grand devint dans l’Antiquité le premier port d’Égypte, la capitale du pays, et un des plus grands foyers culturels de la mer Méditerranée, centré sur la fameuse Bibliothèque, qui fonda sa notoriété.

Plutarque, dans sa Vie d’Alexandre, raconte comment une nuit alors qu'Alexandre le Grand projette de construire sa ville d'Égypte, il rêve d’Homère, qui lui parle de l’île de Pharos :

« Puis vers la mer houleuse, il existe un îlot. En avant de l'Égypte ; on l'appelle Pharos. »

— L'Odyssée, IV, v. 355

Au réveil, il part voir cette île et commence à tracer les contours de la cité sur la côte qui lui faisait face.

Les éléments merveilleux dont est fertile la légende d'Alexandre n'excluent pas des explications plus rationnelles tenant au site lui-même. Homère avait en effet indiqué un emplacement éminemment favorable :

« Une langue de terre semblable à un isthme suffisamment large qui s'étend entre une vaste lagune (le lac Mareotis) et la mer »

— Plutarque,Vie d'Alexandre

 

Alexandrie fut à travers les siècles le berceau de nombreuses personnalités. dans tous les domaines. Dans celui de la musique et de la chanson contemporaine,  Georges MOUSTAKI et Démis ROUSSOS sont prééminents  (mais citons aussi quand même DALIDA et Claude FRANCOIS).

 

Georges MOUSTAKI  (alias Giuseppe MUSTACCHI)

74492-georges-moustaki-637x0-1

 

né à Alexandrie en 1934 de parents juifs-grecs originaires de l'île de Corfou, est  à lui seul un mélange extraordinaire de culture juive, grecque, turque, italienne, arabe et française, véritable enfant de la Méditerranée, écrivant et chantant en toutes ces langues.  Dans "en Méditerranée" il exprime tout en fait :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Dans ce bassin où jouent
Des enfants aux yeux noirs,
Il y a trois continents
Et des siècles d'histoire,
Des prophètes des dieux,
Le Messie en personne.
Il y a un bel été
Qui ne craint pas l'automne,
En Méditerranée.

Il y a l'odeur du sang
Qui flotte sur ses rives
Et des pays meurtris
Comme autant de plaies vives,
Des îles barbelées,
Des murs qui emprisonnent.
Il y a un bel été
Qui ne craint pas l'automne,
En Méditerranée.

Il y a des oliviers
Qui meurent sous les bombes 
Là où est apparue
La première colombe,
Des peuples oubliés
Que la guerre moissonne.
Il y a un bel été
Qui ne craint pas l'automne,
En Méditerranée.

Dans ce bassin, je jouais
Lorsque j'étais enfant.
J'avais les pieds dans l'eau.
Je respirais le vent.
Mes compagnons de jeux
Sont devenus des hommes,
Les frères de ceux-là
Que le monde abandonne,
En Méditerranée.

Le ciel est endeuillé,
Par-dessus l'Acropole
Et liberté ne se dit plus
En espagnol.
On peut toujours rêver,
D'Athènes et Barcelone.
Il reste un bel été
Qui ne craint pas l'automne,
En Méditerranée.
 Georges Moustaki

 

Démis ROUSSOS (Artémios Ventouris ROUSSOS dit)

demis-roussos

quant à lui, né à Alexandrie en 1946 de parents nés eux mêmes à Alexandrie  mais de grands parents Grecs émigrés, pétri de culture grecque orthodoxe et arabe, il se souvient des "oiseaux de sa jeunesse" :

 

 

 


Une ville aux maisons blanches
Où les lundis sont des dimanches
Où l'hiver a la douceur du printemps
Je revois les rues d'Athènes bleues méditerranéennes
Mon enfance a des parfums d'Orient

[Refrain:]
Les oiseaux de ma jeunesse
N'ont jamais changé d'adresse
Les oiseaux ont toujours peur du froid
Moi, vagabond solitaire
J'ai fait le tour de la Terre 
Je reviens dire que j'ai le mal de toi,
Les oiseaux de ma jeunesse
Ont su garder ta tendresse
Les oiseaux sont plus heureux que moi
J'ai vu tant de paysages
Et je reviens du voyage
Pour te dire "Je t'aime", si tu veux bien de moi

Une fille aux cheveux noirs
Qui danse au milieu des guitares
Sur une plage au soleil de l'été
Des enfants qui jouent dehors
Et des bateaux quittent le port
Emportés par un vent de liberté

[au Refrain]

Demis Roussos

 

 

 


 

 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      

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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 17:57

 

 

Parmi les chansons-tubes du début des années 70 reprises parfois et souvent même appréciées de certains jeunes, il en est une qui reste pour moi LA chanson phare de l'époque (que vous pouvez écouter ci-dessus) cette belle histoire de la route et du stop quand les automobilistes ou routiers n'avaient pas peur de prendre à leur bord ces jeunes gens sac au dos levant le pouce et qui parfois traversaient ainsi plusieurs pays.

Pourrait-on parler d'un temps "béni" de ce point de vue par rapport à maintenant  ?...

Mais écoutons la ...


C'est un beau roman, c'est une belle histoire
C'est une romance d'aujourd'hui
Il rentrait chez lui, là-haut vers le brouillard
Elle descendait dans le midi, le midi
Ils se sont trouvés au bord du chemin
Sur l'autoroute des vacances
C'était sans doute un jour de chance
Ils avaient le ciel à portée de main
Un cadeau de la providence
Alors pourquoi penser au lendemain

Ils se sont cachés dans un grand champ de blé
Se laissant porter par les courants
Se sont racontés leur vies qui commençaient
Ils n'étaient encore que des enfants, des enfants
Qui s'étaient trouvés au bord du chemin
Sur l'autoroute des vacances
C'était sans doute un jour de chance
Qui cueillirent le ciel au creux de leurs mains
Comme on cueille la providence
Refusant de penser au lendemain

C'est un beau roman, c'est une belle histoire
C'est une romance d'aujourd'hui
Il rentrait chez lui, là-haut vers le brouillard
Elle descendait dans le midi, le midi
Ils se sont quittés au bord du matin
Sur l'autoroute des vacances
C'était fini le jour de chance
Ils reprirent alors chacun leur chemin
Saluèrent la providence en se faisant un signe de la main

Il rentra chez lui, là-haut vers le brouillard
Elle est descendue là-bas dans le midi
C'est un beau roman, c'est une belle histoire
C'est une romance d'aujourd'hui

 

(paroles Pierre Delanoë, musique Michel Fugain)

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 16:17

 

 

 

 

ABBA, CULTISSIME !!
ABBA La Légende” est une véritable bible pour tout savoir et tout connaître sur ce groupe suédois mythique. Jean-Marie Potiez, l’auteur, est un fan de la première heure. Après avoir séjourné plusieurs années en Suède, il a fait des recherches, rencontré les artistes et tout leur entourage... jusqu’à en faire une véritable thèse de fin d’études. Faut dire que derrière les refrains faciles et les accoutrements de carnaval, Abba est devenu le plus gros vendeur de disques après les Beatles. Formé des initiales des quatre membres (Agnetha, Björn, Benny et Anni-Frid), le groupe s’est fait connaître en gagnant le Concours Eurovision de la chanson, en 1974, avec le tube immortel “Waterloo”. A partir de là et pendant près de dix ans, ils vont enchaîner les tubes et les succès planétaires. Plus de 300 millions de disques vendus. Pourtant, en 1982, les couples ont divorcé et le groupe se sépare. Reste des refrains éternels que tout le monde connaît, et une remise au goût du jour grâce à des films non moins mythiques comme “Priscilla, folle du désert” ou “Muriel”. Une nouvelle compilation “ABBA - The Definitive Collection” sort en même temps que le livre. Pour tous ceux qui veulent découvrir des destins extraordinaires et apprendre beaucoup sur la vie tumultueuse de ces artistes, ce livre est une merveille. Un très joli cadeau à offrir.
Samuel Pradier

abbapaper02.jpg

Comment expliquer le succès planétaire de ABBA ? Leur biographe français Jean-Marie Potiez insiste tout d’abord sur le son ABBA, soit essentiellement les voix des deux chanteuses et le sens de la mélodie et des arrangements. “Ils travaillaient énormément, dit Potiez, c’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont construit leur propre studio dans un ancien cinéma de Stockholm”. Un nom aussi : celui du producteur Stig Anderson, redoutable homme d’affaires.
Et deux petites choses encore. Sachez déjà que pour officialiser son nom de scène, le quatuor a dû obtenir l’accord d’une entreprise suédoise du même nom spécialisée dans la fabrication de conserves de harengs...
Rappelez-vous aussi que ABBA s’écrit correctement avec le premier “B” à l’envers. Les fans puristes sont donc priés de pardonner les limites techniques du clavier qui s’active sous nos doigts. My my, at Waterloo...


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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 18:27


En matière de musique classique, l'Angleterre fut étonnamment pauvre en créateurs et dépendit en fait de ses "importations" (sic Emile VUILLERMOZ). Henry PURCELL fut l'exception au XVII ème siècle,  Edward-William ELGAR le fut aussi au XXème siècle, authentiquement anglais.

E.W. ELGAR, musicien, compositeur, chef d'orchestre, autodidacte distingué, naquit en 1857 près de Worchester (ouest de l'Angleterre, sur la Severn) dans une famille de musicien (père accordeur de piano, violoniste et organiste) , quatrième de sept enfants.

elgar jpgFormé à la musique par son père, il termina sa scolarité à quinze ans. Renonçant à la carrière d'avoué auquel on le destinait, il commença par être professeur de musique et de violon. Il succéda à son père comme organiste d'église (catholique) et se fit bientôt connaître comme compositeur, orchestrateur et chef d'orchestre. En 1911 il devint chef du London Symphony Orchestra avec lequel il créa plusieurs de ses œuvres. Très connu pour ses « Pomp and circumstance Marches » qui datent de 1901, son oratorio « The dream of Gerontius » datant de 1900 fit quasiment le tour du monde, par ailleurs auteur de 3 symphonies (dont la dernière entreprise en 1934, année de sa mort, resta inachevée), de cantates, chœurs, de nombreuses pièces d'orchestre, de musique de chambre (sonates pour violon, quintette pour piano). Il mourut en 1934, âgé de 77 ans. Il fut fait chevalier grand croix de l'ordre royal de Victoria en 1933. Il demeura toute sa vie très attaché à ses Midlands d'origine où il puisait le plus souvent son inspiration. Thomas Edward LAWRENCE, alias « Laurence d'Arabie », connut personnellement le grand compositeur qu'il admirait ayant une prédilection pour sa Symphonie numéro 2 composée entre 1909 et 1911 et dédiée à la mémoire du roi Édouard VII, comportant une citation d'un poème de Shelley : « Rarely, rarely cometh thou, Spirit of Delight ... ».

En 1932 il s'était rendu avec Bernard Shaw et son épouse à Worcester au domicile d'Elgar où celui ci faisait enregistrer son Concerto pour violon avec, comme soliste, Yehudi Menuhin alors âgé de quinze ans. !

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4 septembre 2009 5 04 /09 /septembre /2009 14:52

 

 

Bel Canto ...Jusqu'au début des années 80 Maman suivait assidument une émission radio d'Ève RUGGIERI sur des personnages illustres dont des musiciens. Elle nous en parlait parfois et de son admiration pour la présentatrice (âgée aujourd'hui de 70 ans), sa culture et sa diction parfaite. Malheureusement elle quitta la radio pour la télé avec son émission hebdomadaire en duo avec son compère en musique Alain DUHAULT (« Musiques au coeur  ») que je regardais assez souvent car elle me plaisait beaucoup et m'en apprenait autant. Ainsi d'un sujet que je ne connaissais guère, celui des « castrats » alors qu'ils furent au XVII et XVIII ème siècle les principaux acteurs du Bel Canto fondé sur la beauté du timbre de la voix (dans les aigus à la mode de l'époque en Italie) et la recherche de la virtuosité et de l'ornement de celle-ci. Mon propos n'est pas de raconter ce qui fut une réalité historique bien précise – malgré l'horreur que cette « pratique » nous inspire aujourd'hui (alors qu'elle était tolérée « ad honorem dei » ... ) - mais seulement de revenir sur le personnage du plus célèbre d'entre eux, FARINELLI. En 1994 est sorti un film de Gérard CORBIAU que j'ai regardé plus tard à la télé. Suite à l'émission d'Ève Ruggieri, j'étais resté sur l'impression que ces véritables monstres sacrés qu'étaient à l'époque les grands castrats que s'arrachaient toutes les cours d'Europe brillaient autant par leur voix véritablement éblouissante de sopraniste virtuose que par leurs caprices de diva. Or j'ai lu un ouvrage très intéressant, complet et objectif sur l' « Histoire des castrats » (éditions Grasset) de Patrick BARBIER professeur à l'Université catholique de l'Ouest d'Angers, italianiste et spécialiste de l'histoire de l'opéra et de l'art lyrique en particulier. Il en ressort que, s'il en est un qui fit exception à la règle ce fut Farinelli justement, le film de Corbiau nous le présentant sous un jour correspondant nullement à la réalité. Son histoire à lui est belle, au delà de cette terrible mutilation bien sûr. La voici. Carlo BROSCHI naquit dans les Pouilles (région de Bari) en 1705, fils d'un gentilhomme de petite noblesse (contrairement à la plupart des castrats originaires du peuple) passionné de musique, au point qu'il entendait y vouer ses deux fils, l'aîné (de 8ans) Ricardo pour la composition, le cadet pour le chant ce dernier s'y étant révélé particulièrement doué. Et pour lui garder cette voix « angélique » le père n'hésita pas à le faire « opérer » le moment venu (soit vers 9/10 ans) n'ayant pas même – à nos yeux – l'excuse de la pauvreté des parents dans ces cas là. L'« éviration » comme on disait alors qui était pratiquée sur les « recrues » de choix en particulier dans le Royaume de Naples mais aussi ailleurs en Italie pouvait bien comme mal se passer et c'était la mort du pauvre enfant par hémorragie. Pour ceux qui surmontaient l'opération, celle-ci n'avait pas toujours le résultat escompté c'est à dire l'absence totale de mue de la voix et c'était le plus affreux finalement ... ce supplice pour rien. Que devenaient-ils ces « sacrifiés » ? des chantres ordinaires dans de simples chorales d'église, parfois une reconversion dans la musique instrumentale, la prêtrise, ceci dans les meilleurs des cas, le pire étant les bordels du Trastevere à Rome. Enfin, restaient les autres, « happy few », parmi lesquels bien peu atteignirent les sommets. Il semble que ce qui nous révolte aujourd'hui ne soulevait pas à l'époque une émotion particulière, ni en Italie au nom de son culte pour le chant, ni à l'étranger où la personne du castrat (pas sa voix) était considérée avec mépris alors que celui-ci n'était pas responsable de son « état » lequel était diversement qualifié : arrangé, chaponné, incommodé, « primo-uomo », ... autant de termes se voulant déshonorants. Mais revenons à l'enfant Carlo BROSCHI pour qui l'opération se passa bien et qui put rentrer au plus célèbre des « conservatoires » de Naples, Santa Maria di Loreto, où officiait le non moins célèbre maître Nicolo PORPORA. Véritable entrée en religion. Toute la scolarité était ponctuée d'exercices religieux astreignants, les exercices profanes non moins sévèrement règlementés. La tenue (soutane rouge et surplis bleu) ne laissait aucun doute aux Napolitains sur l'appartenance des enfants (les figlioli) les rares fois où on pouvait les voir en ville. Lever à 6H30 l'hiver, 4H30 l'été, coucher à 22H l'hiver, 23H30 l'été, une nourriture des plus frugales sans aucune fantaisie. Les observateurs du temps trouvaient à tous ces « écoliers » un visage pâle et décharné. Outre le travail intensif de la voix et du chant, ils étudiaient parallèlement la grammaire, la rhétorique, les lettres. A la fin de leurs études ils passaient généralement par les chœurs d'églises et de cathédrales qui les préparaient en somme avant leur entrée sur la scène des principaux théâtres. C'était alors la coutume qu'ils choisissent un nom et Carlo BROSCHI prit celui de FARINELLI car il avait été le protégé des frères FARINA, mécènes napolitains, et c'est en 1720, à quinze ans, qu'il débuta au Palais de la Torella à Naples. A noter que d'autres se produisaient encore plus tôt (12/13 ans). La renommée de Farinelli déjà perçue depuis ses prestations dans les cathédrales et chapelles (dont la pontificale à Rome) ne tarda pas à se répandre dans toute l'Italie et au delà. Sa voix tout à fait exceptionnelle portait sur trois octaves, d'une sonorité et d'une puissance encore jamais égalées. Son souffle (ce qui était aussi affaire de travail bien entendu) était chez lui stupéfiant lui permettant de rester sur une note plus d'une minute d'affilée, de mettre un trompettiste hors d'haleine. Adulé, réclamé de partout, il n'en demeurait pas moins modeste, acceptant les remarques que pouvaient lui faire les maestros alors que ses congénères ne le supportaient pas, menant une vie nullement déréglée, au contraire, afin de donner le meilleur de sa voix. Beaucoup de femmes de la haute société italienne étaient très attirées par ces « phénomènes » et pas uniquement pour leur voix d'ange... Comme ils avaient conservé leur membre viril qui était tout à fait capable d'érection, ils pouvaient devenir des partenaires sans risque d'engrossement avec le piment que pouvait procurer l'ambiguïté de leur sexe. Farinelli qui était très beau de sa personne (comme en témoigne l'unique portrait en pied qu'on ait de lui peint par Giacomo Amidoni)

images

grand et élancé, aux traits fins, ne dût pas manquer de propositions auxquelles, sans doute, il céda parfois mais sans jamais entretenir de liaison. Ce que raconte le film sur une connivence des deux frères Broschi dans leurs rencontres amoureuses des deux sexes est pure invention comme l'est tout autant sur le plan musical la relation désastreuse entre Farinelli et Haëndel à Londres. Ayant fait la connaissance à Naples de Pietro Metastasio (alias Métastase) poète, compositeur et librettiste d'opéra, Farinelli et lui devinrent amis et le restèrent jusqu'à leur mort survenu la même année. Après s'être produit avec un égal triomphe à Naples, Rome, Venise, Milan, Bologne, Vienne, Paris, tout en se gagnant l'admiration de tous par ses réelles qualités humaines, affable, modeste, attentif aux autres dans ce monde particulier où cela n'était pas courant, il se rendit à Londres un peu malgré lui, sur invitation pressante de Porpora qui avait été son maître. Il y chanta au Lincoln Inn Field que dirigeait Porpora. Malgré le triomphe qu'il rencontrait il se lassa très vite de l'ambiance détestable qui régnait dans la capitale britannique à cause de la rivalité acharnée entre la troupe d'opéra d'Haëndel soutenue par le roi George II et celle de Porpora soutenue par le Prince de Galles et la noblesse. Il avait déjà pris sa décision de rentrer en Italie quand il reçut une étrange proposition : Elisabeth Farnèse, épouse du roi Philippe V d'Espagne, était d'origine italienne et avait eu l'occasion lors d'un voyage d'entendre chanter Farinelli dont la voix l'avait subjuguée. Or son mari était atteint de langueur, on dirait aujourd'hui de neurasthénie ou de grave dépression, ayant perdu le goût à la vie, ne s'occupant plus de rien et menaçait de sombrer dans la folie. Elle se rendit spécialement à Londres pour rencontrer Farinelli et l'inviter à venir chanter à Madrid pour distraire le roi de sa mélancolie. Ce fut là l'occasion rêvé pour lui de quitter Londres. Avant que de le présenter au roi, la reine lui demanda de se tenir dans une pièce adjacente et sur un signe d'elle de commencer à chanter. S'opéra alors un véritable miracle chez le roi soudain tiré de sa torpeur en écoutant ce chant merveilleux et quand le chanteur lui fut présenté il lui demanda quel était son souhait pour l'avoir charmé ainsi : que vous vous leviez, sire, que vous vous rasiez et mangiez, et ainsi tous les jours... ce que fit aussitôt Philippe V suppliant Faranelli de demeurer à la cour contre une rétribution royale mais à la condition de ne chanter que pour lui. Farinelli qui avait alors 32 ans et qui était au faîte de sa gloire, accepta aussitôt, renonçant ainsi à la poursuite de sa carrière. On croirait entendre un conte pour enfants : une voix de rossignol sortie d'un corps d'homme, ramenant à la vie un roi mélancolique qui dès lors le veut garder pour lui tout seul, et pourtant cela se passa bien ainsi, Faranelli demeura vingt deux ans à la cour d'Espagne, ayant reçu du roi la plus haute distinction réservé aux gentilshommes, ayant eu une grande influence à la cour et y ayant même été chargé de dossiers importants. On dit même que le roi de France qui l'avait reçu à sa propre cour chercha à le soudoyer pour obtenir des renseignements. Il en fut pour ses frais. Farinelli était entièrement dévoués à ses nouveaux maîtres. Il entreprit de se faire construire près de Bologne une superbe villa pour sa retraite, en dirigeant lui même à distance l'exécution et où il devait se retirer quand, à l'avènement de Charles III, il décida de quitter l'Espagne s'y étant senti devenu indésirable.. C'est là qu'il reçut Mozart adolescent et que s'acheva sa vie à l'âge avancé pour l'époque de 77ans sans avoir abandonné le chant. A ceux qui le pressaient d'écrire ses mémoires il répondait invariablement : à quoi bon ? Il suffit qu'on sache que je n'ai porté préjudice à personne et en ajoutant mon regret de n'avoir pu faire plus de bien que je n'en ai fait. En 1798 le Pape révoqua cette interdiction faite aux femmes de monter sur scène laquelle avait favorisé l'apparition des castrats mais ceux-ci ne disparurent pas tout de suite pour autant (pas plus que la pratique de l'éviration) mais ils subirent de plus en plus la concurrence des cantatrices, et puis les goûts avaient changé, le Bel Canto déclinait au profit de l'opéra romantique. Le dernier grand castrat d'opéra fut Girolamo Crescentini qui s'arrêta de chanter après une dernière tournée des grandes capitales européennes et avoir été invité par Napoléon et Joséphine aux Tuileries. On dit même qu'il arracha des larmes à l'empereur dans l'aria du Roméo et Juliette de Zingarelli.

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30 mars 2007 5 30 /03 /mars /2007 17:27

 

                                                                                                       à Césaria EVORA
ô mar ...
La vieille femme est assise sur sa terrasse d'où elle découvre toute la baie de Mindelo scintillante sous l'éclat du ciel de midi.
ô ô mar ...
Elle chantonne un air mélancolique, la morna de son petit pays, Sao Vicente, où elle est née, où elle vit le plus souvent, où elle connait tout le monde comme tout le monde la connait ...
où elle s'éteindra un jour ...
ô mar, mar azul ...
Le bougainvillier fait une ombre mauve ...
Elle a gardé une bonne vue et de dessous son chapeau de paille elle aperçoit sur la pente menant au port une  mince silhouette dansante vêtue de vert, un foulard blanc sur la tête.  Elle apparait puis disparait dans les méandres que fait le chemin... Therezina , pense la vieille femme en souriant, jolie fille qu'elle a vu naître, grandir ... Jao ne doit pas être loin...
Elle porte à présent son regard sur la mer où une voile blanche minuscule glisse vers la côte ... Jao est à son bord tenant l'écoute tandis que le vieux Batisto somnole son chapeau rabattu sur les yeux.  Partis tous deux depuis quatre heure du matin ...
ô mar ... sol raïa lua saï ...
chantonne toujours la vieille femme...
La barque va toucher la grève ... Une silhouette sombre et élancée saute dans l'eau et la tire sur le sable en même temps que la vague déferle...
Elle se souvient tout à coup d'une autre île où elle a chanté une fois, loin, de l'autre côté de l'Afrique, sur un autre océan, où elle avait vu de sa chambre d'hotel une scène semblable... Des gens de sa race y étaient venus autrefois, à fond de cale, les fers aux pieds ...
ô mar ... lua cheia lumian caminho ...
Le vieux Batisto s'est extrait de la barque pour aider Jao à la tirer plus haut puis il en sort deux paquets de poissons enfilés par la gueule à une liane.
A ce moment arrive sur la plage la petite silhouette de tout à l'heure,  en robe verte et foulard blanc sur la tête.  Elle s'arrête net, pousse un cri et s'élance à toutes jambes vers la barque échouée, de grands anneaux tressautant à ses oreilles... Jao  en entendant le cri s'est élancé à son tour ...
pam ba nha terra di meu ...
La vieille femme regarde, tout en chantonnant, les deux jeunes gens se rejoindre et s'étreindre ... Elle a connu la vie ... le bon comme le mauvais ... Dieu sait ... mais fermant les yeux, elle se souvient de sa jeunesse et sourit ...

ô mar ... Sao Vicente pequinino pam bà braçà nha cretcheu...
ano passa tempo corrè,
Sol raià,  lua sai...
a mi ausente na terra longe ... ô mar ô mar.
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