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3 août 2022 3 03 /08 /août /2022 16:59

C'est une histoire je dirais inénarrable bien que vraie celle de Dona Isabel Gramson (alias de Casa Mayor) à travers l'Amazonie, de l’Équateur à la Guyane, pour y retrouver son mari après vingt ans d'absence. 

A la différence de Pénélope qui attendit Ulysse à Ithaque pendant vingt ans, c'est elle qui au bout de tout ce temps finit par aller au devant de son époux.

La classer comme on l'a fait parmi les "femmes aventurières" c'est peut être oublier qu'elle fût d'abord une héroïne et accessoirement une aventurière. 

Passer de l’Équateur en Guyane à travers la selve amazonienne représentait une véritable aventure et des plus risquées mais, nonobstant, se mettre en route dans ces conditions et par amour, c'était de l'héroïsme.

J'ai cité sur mon blog le cas de femmes aventurières comme Isabelle Eberhardt, Gertrude Bell, Catelina de Erauso, Ida Pfeiffer, Odette de Puyzaudeau, Marie-Louise Seguin alias Louison, Amelia Earhart, etc... Toutes se sont montrées largement sinon égales aux hommes en endurance, courage et audace, sur terre, sur mer et dans les airs.

Mais là ... aventurière par amour d'un époux, c'est exceptionnel. 

 

 

Dès que j'en eût connaissance via internet et par hasard, cette histoire m'a captivé et j'ai voulu en savoir plus que ce que j'en venais d'apprendre. Mais mes recherches m'ont quelque peu dérouté car les sources d'information que j'ai consultées divergeaient souvent, voire se contredisaient et si le voyage de Dona Isabel fut bien réel, les péripéties qui l'entourent, la chronologie même des faits, posent souvent question.  Il a dû s'y glisser une part d'exagération, de déformation,  mais sans pour autant enlever à l'exceptionnel de cette histoire. 

 

Parmi ces sources il y a d'abord le récit qu'a fait lui-même Jean Godin des Odonais du voyage de sa femme adressé à de la Condamine et intitulé : "Relation du naufrage de Mme Godin sur la rivière des Amazones - Lettre de M. Godin des Odonais à M. de la Condamine" écrit en 1773 et publié en annexe du propre récit de voyage de la Condamine. 

Sa véracité n'a jamais été remise en question mais certaines incohérences ont été relevées.  D'ailleurs sa lecture est difficile et l'on s'y perd un peu. 

Il y a aussi l'enquête faite par l'Audience royale de Quito  : "Sobre la perdida de la familia de Don Pedro Gramson en la Provincia de Maïnas". 

Cette Province de Maïnas (ou Maynas) se situe aujourd'hui dans la région du Loreto dans la partie Nord-Est du Pérou dont le chef lieu est la ville d'Iquitos par ailleurs capitale du Loreto. 

 

A partir de cet évènement désastreux et ce que nous en savons, la suite du voyage d'Isabel vers la Guyane dépend uniquement du récit qu'en a fait son époux et de quelques témoignages oraux.

C'est cette partie qui peut paraître parfois sujette à caution d'une certaine manière car la mémoire d'Isabel ne put sûrement pas se souvenir de tout et avec toute précision après les terribles épreuves qu'elle avait subies et qui l'avaient traumatisée. 

 

 

                                                    -oOo-

 

 

Mais voyons d'abord qui étaient ces deux personnages, Dona Isabel et Jean Godin, et comment se fit leur rencontre.

 

 

Née en 1728 à Riobamba (altitude 2750 mètres) au pied du volcan Chimborazo (6310 mètres) en Équateur actuel qui était alors englobé dans la Vice-Royauté du Pérou, Isabel Gramson (hispanisation du patronyme français Grandmaison) était la fille de Don Pedro Gramson y Bruno (ou de Casa Mayor) administrateur colonial de cette ville et d'une Équatorienne, Josèphe Pardo de Figueroa.

Elle reçut une très bonne éducation apprenant l'espagnol, le quetchua (la langue locale), le français dont l'étude lui donna la passion de la France. D'ailleurs son père avait des origines françaises, nous l'avons vu de par son patronyme.

 

 

Jean Godin des Odonais était né en 1713 à Saint Amand Montrond (département du Cher) d'Amand Godin, sieur des Odonais et d'Anne Fouquet, ces deux parents appartenant à une famille de magistrats. 

On ne sait pratiquement rien sur sa jeunesse sinon qu'il fit ses études à Bourges avant de monter à Paris où il était devenu cartographe et naturaliste.

 

 

Leur rencontre se fit à l'occasion de la mission géodésique française menée dans la Vice Royauté du Pérou entre 1735 et 1744 par Charles Marie de la Condamine, scientifique et astronome français. Elle avait été initiée par l'Académie des Sciences et avait obtenu le soutien du roi d'Espagne Philippe V.  C'était d'ailleurs la première fois que l'Espagne autorisait des étrangers à pénétrer en "Nouvelle Grenade" et ce fut aussi la première expédition scientifique dans le Nouveau Monde.

Le but de cette mission était de vérifier la figure de la Terre et l'hypothèse de Newton selon laquelle le globe terrestre n'était pas une sphère parfaite mais était renflée près de l'équateur et aplatie aux pôles, en forme de mandarine.  Théorie qui était contrebattue par les "cartésiens" qui soutenaient le contraire : que la Terre était aplatie à l'équateur et renflée aux pôles, autrement dit en forme de citron.

Outre de la Condamine, se trouvaient à la tête de l'expédition Pierre Bouguer, astronome, Joseph de Jussieu, naturaliste et médecin et Louis Godin, astronome, tous trois membres chevronnés de l'Académie des Sciences. 

Or parmi les aides que ces trois savants avaient été autorisés à emmener avec eux se trouvait Jean Godin des Odonais qui était un cousin de l'astronome Louis Godin sus-nommé et que ce dernier avait recommandé auprès de la Condamine.

Jean était alors âgé de vingt trois ans. 

 

L'expédition de la Condamine était partie de la Rochelle le 16 mai 1735 pour atteindre dans un premier temps La Martinique et Saint Domingue.  De là elle rejoignit Carthagène en Colombie où elle prit à son bord deux officiers espagnols de surveillance avant d'entrer en Nouvelle Grenade. Après Panama, Manta et Guayaquil en Équateur elle atteignit la capitale Quito en mai de l'année suivante (1736).

 

 

                                                   -oOo-

 

 

C'est donc au cours de cette mission française en Équateur (englobé à l'époque dans la vice-royauté du Pérou) que Jean Godin rencontra Isabel et l'épousa en Décembre 1741.

Elle avait à peine quatorze ans, jolie sans doute et de plus un très beau partie son père étant devenu un riche notable.

 

Alors qu'au terme de la mission tous les autres membres  allaient rentrer en France, lui resta en Équateur avec son épouse et devint un temps professeur d'astronomie et de sciences naturelles au collège de Quito. Parallèlement il commença de s'intéresser aux langues indigènes et  à la flore locale.

Les derniers membres de la mission avaient quitté les lieux en 1745.  De la Condamine pour sa part avait décidé de repartir en France en traversant l'Amazonie par le fleuve jusqu'à Bélém au Brésil puis atteindre Cayenne en Guyane et de là regagner la France.

 

 

                                                               -oOo-

 

 

Marié à Isabel Gramson, Jean, resté en Équateur comme nous l'avons vu, habita Quito avec son épouse jusqu'en 1743 puis le couple alla s'installer à Riobamba ville natale d'Isabel. 

De là il semble qu'il se soit livré à des spéculations de terres appartenant à sa femme pratiquant en outre le négoce de tissus.

Et qu'il y aurait laissé des plumes.

Pendant ces années, Isabel avait fait plusieurs grossesses mais à chacune l'enfant était mort prématurément, jusqu'en 1748 où elle fut de nouveau enceinte.

Cette même année Jean aurait reçu la nouvelle du décès de son père. Jugeant qu'il était indispensable qu'il se rende en France pour affaires de famille,  il prit la décision de partir seul (sans son épouse s'entend) vers la côte atlantique par le fleuve Amazone, dans un premier temps pour constater la faisabilité du voyage pour sa femme enceinte et préparer sa venue.

Il serait donc parti en Mars 1749 pour arriver en Avril 1750 à Cayenne (via Bélém) près d'un an après, ce qui parait  beaucoup même en tenant compte des aléas de la route ce dont il ne parle pas précisément.  Il se rendit aussitôt auprès du Ministre de la Marine afin d'obtenir de la Cour du Portugal passeports et recommandations pour sa famille et qu'il puisse remonter l'Amazone pour l'aller chercher et la ramener par la même voie.

C'est du moins ce qu'il écrivit à de la Condamine.

Mais à partir de là tout semble s'être embrouillé.

 

 

                                                    -oOo- 

 

 

N'ayant pas quitté l’Équateur en même temps que la mission scientifique, il semble que ce voyage (disons de reconnaissance) que fit Jean Godin de sa propre initiative vers la Guyane française pour préparer son retour en France avec sa famille le mit en infraction vis à vis des autorités espagnoles et portugaises, le fit mal voir et un peu  considéré comme clandestin.  De sorte qu'il se trouva bloqué sur place sans pouvoir quitter le territoire. Condamné donc à ne pas pouvoir retourner vers sa famille.  Ou alors repartir sans elle pour la France. 

NB - Une autre version serait qu'ayant fait de mauvaises affaires en Équateur il aurait eu besoin de se refaire financièrement et serait parti en Guyane terre française pour y exploiter une habitation.

En attendant, l'administrateur de la Colonie lui avait fourni au début quelques secours mais surtout lui avait facilité la possibilité de se lancer sur place dans des activités lui permettant de subvenir seul à ses besoins, comme la pêche au lamentin et l'exploitation d'une concession agricole et forestière à St Georges sur les rives de l'Oyapok.

Jean envoya requête sur requête, tant aux autorités portugaises qu'espagnoles, sollicitant l'autorisation et les moyens de remonter l'Amazone jusqu'en Équateur pour y  chercher sa famille et la ramener avec lui jusqu'à Cayenne et rentrer en France.  Sans réponse mais il est vrai aussi que la guerre de Sept ans (1756-1763) s'était déclarée en Europe et ne facilitait pas les choses. 

D'après ses dires, il aurait écrit en dernier recours en 1765, soit quinze ans après son arrivée en Guyane, au comte d'Hérouville (sans le connaître) qui avait la confiance du duc de Choiseul, chef du gouvernement de Louis XV pour le supplier d'intervenir auprès de lui et plaider sa cause. Il faut croire comme lui qu'il donna suite car dix mois plus tard  arriva une galiote envoyée du Para par ordre du roi du Portugal Joseph Ier avec trente rameurs et commandée par un capitaine de garnison  chargé de prendre Jean à son bord et remonter l'Amazone jusqu'au premier poste-frontière espagnol et là d'y attendre le retour de Jean et toute sa famille pour les ramener  au point de départ. Aux frais de sa Majesté. 

Ou bien, comme il l'explique dans sa lettre à de la Condamine, Jean tomba à ce moment gravement malade l'empêchant d'embarquer et après six semaines sans qu'il s'en sente encore capable et pour ne pas retarder davantage Rebello le commandant de la galiote, il proposa de faire embarquer à sa place quelqu'un de sûr, Tristan d'Orcaval, porteur des précieux documents et se charger du retour de sa femme. avant de pouvoir le faire ; ou bien (selon d'autres) il se méfiait, se sachant mal vu des autorités portugaises, craignant même qu'on se débarrasse de lui en cours de route.  Il aurait alors demandé à être débarqué au premier port fluvial confiant les précieux documents à un remplaçant ce que le commandant portugais aurait accepté.

 

Toujours est-il que Jean n'alla pas au devant d'Isabel et resta en Guyane.

 

Fallait-il encore qu'il soit sûr de ce Tristan d'Orcasaval ?  Sans doute le croyait-il mais arrivé à la limite de la province de Loreto au Pérou donc en territoire espagnol, celui-ci confia les documents à un religieux en route pour Quito sans prendre la peine d'aller jusqu'à Dona Isabel pour les lui remettre en main propre et alla de son côté à ses affaires. Les documents ne parvinrent jamais à leur destinataire.

Dans ces conditions, on se demande comment Isabel fut informée qu'un bateau l'attendait à la frontière brésilienne pour gagner la Guyane et rentrer en France avec son époux ?...

Mais elle le sut par la rumeur. Son père Don Pedro Gramson voulut s'assurer de la véracité de celle-ci en prenant les devants accompagné de son fidèle domestique et de quelques indiens  jusqu'au point du fleuve prévu pour la rencontre avec la galiote à la limite du Loreto et du Bresil  à un endroit nommé Tavatinga, proche du chef lieu des missions espagnoles. 

Y étant parvenu et ayant constaté qu'elle était toujours là, il dut envoyer à sa fille l'ordre de départ (comment ?...) car il ne semble pas qu'il soit revenu sur ses pas pour cela voulant d'autre part s'assurer que la galiote resterait bien sur place à les attendre.

 

                                                      -oOo-

 

C'est ainsi qu'en Octobre 1769, soit vingt ans après que Jean Godin ait laissé sa femme enceinte à Quito et trois ans après que celle-ci ait appris la nouvelle qu'un bateau l'attendait pour l'emmener le retrouver en Guyane (le temps de vendre ses meubles et préparer l'expédition) et pour, Isabel et une escorte d'une quarantaine de personnes quittèrent cette ville pour un voyage de plus de 3000 Kms.

Il fallait d'abord rejoindre cette mystérieuse galiote.

Parmi ces quarante personnes se trouvaient, outre Isabel qui avait perdu la fille dont elle était enceinte deux ans après le départ de son époux, ses deux frères, son neveu, trois domestiques et des porteurs amérindiens.  

 

                                                                  -oOo-

 

Ce n'était là qu'une première étape.  Pour l'atteindre il devait d'abord atteindre Bobonaza proche de la mission d'Andoas où il devait trouver tout prêt canots, piroguiers et vivres pour continuer par le fleuve jusqu'au point de rencontre avec la galiote portugaise. 

 

Les sources d'information sur cette première partie du voyages permettent d'en suivre le fil mais difficilement. 

 

La caravane arriva au bout d'un ou deux mois à la mission de Canelos au bord du rio Bobonaza. Celui-ci descend de l'Équateur actuel pour entrer au Pérou Province du Loreto où il s'unit au rio Pastaza lequel va se jeter dans le Maranon qui lui même est rejoint près de Nauta par l'Ucayali,  ces deux hauts cours formant l'Amazone jusqu'à l'Atlantique. 

C'est à Canelos, Province de Pastaza, qu'elle était attendue pour continuer par le fleuve cette fois jusqu'au point de rencontre avec la galiote portugaise, à la frontière du Brésil actuel. 

Mais entre temps le village avait été ravagé par une épidémie de petite vérole et tous les habitants l'avaient déserté sauf deux indiens que l'épidémie avaient épargnés. Voyant cela tous les porteurs refusèrent d'aller plus loin pour rebrousser chemin. 

Le reste de l'expédition tenta avec les deux indiens de rejoindre la mission d'Andoas en descendant le Bobonaza en pirogue. Mais pour raison inconnue un des deux piroguiers s'enfuit lors d'une halte. Le second mourut peu après (de quoi  exactement ?)...

Les voyageurs décidèrent alors de camper sur un banc de sable. Les deux français de l'expédition ainsi qu'un esclave des Gramson nommé Joachim partirent avec la pirogue à la recherche de secours mais au terme d'une vingtaine de jours ils n'étaient toujours pas revenus.  C'est alors qu'Isabel, ses deux frères, leur neveu et quelques autres prirent la décision de rejoindre à pieds la mission d'Andoas à cinq ou six jours de pirogue mais en coupant par la forêt, donc sans longer la rivière très sinueuse, forêt qui s'avéra inextricable. 

Décision funeste.

A une, deux, trois  (?...) semaines de là, quatre indiens de la mission d'Andoas qui faisait halte au bord du Bobonaza virent sortir de la forêt une femme blanche, seule, vêtue d'un pantalon d'homme et d'une chemise en lambeaux et d'un châle, les cheveux longs tout blanchis, hagarde, épuisée. 

 

 

Isabel racontera qu'elle avait vu mourir ses deux frères et son neveu, qu'elle même avait attendu la mort pendant deux jours avant de reprendre sa marche pendant une dizaine de jours d'abord avec trois survivants qui moururent en route. Toute seule elle avait continué et fini par déboucher sur les rives du fleuve où se trouvaient par hasard ces quatre indiens qui l'emmenèrent jusqu'à la mission d'Andoas où elle put se refaire.

Finalement, Joachim était revenu mais seul au campement du banc de sable qu'il avait quitté avec ses deux compagnons qui étaient morts entre temps (Comment ?..) ayant perdu leur canot et n'y retrouva que des débris et des cadavres, sans identifier celui d'Isabel.  Il en avait conclu qu'elle était morte elle aussi et en aurait avisé Don Pedro Gramson son père (comment ?...) nouvelle qui aurait été relayée jusqu'à Jean Godin en Guyane (?...).  

Une fois qu'elle fut remise, les quatre indiens de la mission d'Andoas furent chargés d'emmener Isabel en canot jusqu'à la galiote qui l'attendait toujours. 

Cela représentait un long trajet à travers la Province de Loreto par Iquitos (aujourd'hui), Pebas (ou Pevas) et enfin Leticia sur la frontière brésilienne. 

Et c'est de là qu'elle put rejoindre son mari en Guyane à St Georges de l'Oyapok où il résidait.

 

                                                        -oOo-   

 

Ainsi l'escorte de départ d'une quarantaine de personnes s'était  décimée au fur et à mesure de sa progression par les maladies (fièvres, variole), les piqûres de serpents, des accidents sur le fleuve, des désertions aussi, et Isabel avait fini par se retrouver seule survivante n'ayant parcouru que quatre cents kilomètres environ depuis Quito et encore très loin du but.

Partie d'Équateur le 1er Octobre 1769, elle ne devait atteindre St Georges de l'Oyapok en Guyane qu'au cours du mois de Juillet 1770 et y retrouver enfin son mari.

 

Véritable miraculée d'une forêt tropicale aux mille dangers.

 

                                                      -oOo-

 

Faisons taire les mauvaises langues qui, se basant sur certaines incohérences qu'on peut relever sur cette aventure, ont voulu mettre en doute la bonne foi d'un Jean Godin plus préoccupé de se refaire financièrement après de mauvaises spéculations sur les terres de sa femme que de son absence et voyons plutôt l'heureuse fin de l'histoire : Jean et Isabel enfin réunis après vingt ans de séparation, Jean n'ayant pas eu le temps de connaître son dernier enfant, une fille, le seul qui atteignit l'âge adulte mais mourut de maladie à dix huit ans. 

 

Ce n'est qu'en 1773 que le couple Godin rentra en France pour s'installer dans la maison natale de Jean à Saint Amand Montrond (Cher) encore visible aujourd'hui.

Jean alors âgé de soixante ans reçut une pension de l’État et occupa ses loisirs à composer une grammaire et un vocabulaire de la langue Quechua qu'il avait apprise sur place et à mettre à jour ses notes de voyage.    

Il avait fait don de ses collections botaniques au Jardin royal des plantes médicinales (devenu Muséum Nationale d'Histoire Naturelle).

Il fut élu à l'Académie des Sciences en 1784.

Il mourut le 1er Mars 1792 à Saint Amand suivie par son épouse Isabel en Décembre de la même année. 

 

Le souvenir du couple Godin des Odonais est resté vivant à Saint Amand Montrond  jumelé d'ailleurs à Riobamba, ville natale d'Isabel.  De plus un buste d'elle réalisé par le sculpteur équatorien Fabian Latorré orne un square de la ville.

 

 

Dans son roman "Cher Amour" paru en 2009, l'acteur de cinéma et écrivain Bernard Giraudeau cite l'histoire de Dona Isabel.

 

Par ailleurs, l'éditrice et écrivaine Christel MOUCHARD est l'auteure d'un roman intitulé : "Dona Isabel ou la très véridique et mystérieuse histoire d'une Créole perdue dans la forêt des Amazones" sorti en 2011.

Tout semble dit dans le titre ; histoire véridique et mystérieuse  à la fois mais où l'auteure fait fictivement intervenir un de la Condamine âgé enquêtant auprès du couple Godin sur l'authenticité de certains points du récit que Jean Godin lui avait fait. 

 

 

 

 

 

 

       

 

 

 

 

 

 

 
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