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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 17:55

 A la Réunion tout le monde connait le trio Goulette-Marchesseau et Bourgeois qui en 1929 relièrent pour la première fois Le Bourget à la Réunion via Madagascar à bord du Farman 192. Le capitaine Marcel Goulette en était le propriétaire, l'adjudant-chef René Marchesseau le pilote et le sergent-chef Jean Michel Bourgeois le mécanicien. L'atterrissage de l' « avion Goulette  » sur un champ de cannes sommairement aménagé de la propriété Gillot à Sainte-Marie fut un événement extraordinaire dont bien peu restent aujourd'hui pour s'en souvenir. Or je viens de dégotter une anecdote concernant Marchesseau. Il était né en 1897 en Charente et il servit dans l'Artillerie au début de la première guerre mondiale avant de se faire affecter dans l'aviation. Après guerre, pilote chevronné et passionné, il chercha à s'employer dans la branche aviation et ainsi devait rencontrer Marcel Goulette qui l'intégra aussitôt dans son petit équipage en vue de réaliser le fameux vol sur la Réunion. Après celui-ci, Marchesseau alla s'installer au Pouliguen et c'est là qu'il découvrit une opportunité : le transport des sardines. En effet, les pêcheurs de la Turballe se plaignaient d'un manque de débouché, le coût élevé du transport et l'absence de conserverie les obligeait souvent à rejeter à la mer les sardines invendues. Marchesseau avait vite fait son compte : estimant à 30.000 le nombre de sardines, soit une tonne, qu'un appareil pouvait transporter, il proposa aux pêcheurs d'acheminer sur Paris les sardines fraiches et ainsi, sans intermédiaire, il se faisait fort d'être plus concurrentiel que le chemin de fer. Ainsi créa-t'il la Compagnie Nantaise de Navigation Aérienne (C.N.N.A.) qui pouvait offrir aux pêcheurs un débouché comparable à celui d'une grande usine. Un aérodrome sommaire fut aménagé à la Turballe mais entre temps c'est d'Escoublac que décollait pour le Bourget le premier Latécoère de 450cv, ancien appareil de l'Aéropostale, avec ses 30.000 petites passagères. Les poissons étaient aussitôt mis en vente à la criée. L'affaire marchait si bien que deux autres avions vinrent rapidement grossir la « flotte » de la petite Compagnie Nantaise qui, à sa liaison sur Paris avait rajouté celle du Mans. Elle finit par compter jusqu'à cinq appareils desservant plusieurs grandes villes de province. Malheureusement une grève prolongée des raffineries de pétrole cloua les avions au sol et la CNNA ne devait pas s'en relever. Les Allemands retrouvèrent parait-il les épaves des appareils près de la base sous marine de Saint Nazaire.

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